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L’occupation humaine dans le Delta du Nil au 4ème millénaire. Archéologie et environnement


Human occupation in the Nile Delta during the 4th millennium BC. Archaeology and Environment

Située au carrefour du Maghreb, de l’Afrique saharienne, du monde méditerranéen et du Proche- Orient, la région constitue l’extrémité nord d’un pays – lui-même vallée entourée de déserts – qui a vu la mise en place d’un des premiers États du monde.

L’objectif de ce projet est d’étudier les interactions entre les hommes et cet environnement spécifique durant les phases de formation de l’État égyptien.

Dans un écosystème naturellement fluctuant, et par nature hostile à l’homme (inondations, lagunes, marécages, moustiques), quels ont été les modes d’occupation qui se sont succédé du Néolithique aux premières dynasties égyptiennes ? Leurs implications sur les transformations du paysage et sur celles de la société ? Quelles traces ont laissées les formes nouvelles de pouvoir qui émergent à la fin du millénaire ? Quels impacts sur la gestion de l’environnement ?

Les nouvelles techniques géographiques, dont la télédétection et les Systèmes d’Information Géographique, jointes aux fouilles archéologiques, offrent non seulement des possibilités nouvelles pour la recherche, mais permettent de fournir des outils capables de répondre aux problématiques cruciales des interactions entre les hommes et l’environnement.

Nos connaissances actuelles de la préhistoire égyptienne montrent que le delta du Nil a été fréquenté par des groupes humains depuis le 5e millénaire avant notre ère, au moins. Des communautés bien particulières, tournées vers le Levant dans leur mode de vie et leur culture matérielle, s’y sont développées durant la première moitié du 4e millénaire. Vers 3500 avant notre ère, des influences fortes venues de Haute-Egypte s’expriment à travers des modes d’inhumation nouveaux et des transformations radicales de la culture matérielle. Mais il faut attendre le début du 3e millénaire et l’installation du pouvoir monarchique pour que les marges septentrionales fassent véritablement partie intégrante du territoire égyptien. C’est ce dont témoignent les inscriptions des premières dynasties. La dualité qui oppose l’Égypte du Nord et celle du Sud, qu’on retrouve dans la mythologie et la titulature du roi tout au long de l’époque pharaonique, marque bien l’opposition entre ces deux univers, l’un tourné vers l’Orient méditerranéen, l’autre vers l’Afrique. À la faveur d’échanges avec Le Levant, des populations asiatiques se sont ponctuellement installées dans le delta du Nil, apportant avec elles des techniques et des savoir-faire différents. Cette lente infiltration étrangère influença bien des aspects de la religion et de la société de l’Egypte ancienne. Mais, contrairement aux synthèses que l’on est en mesure de proposer pour la Haute-Egypte, l’occupation humaine dans le Delta du Nil n’a jamais pu être retracée avec précision pour ces périodes anciennes en raison des transformations radicales de l’environnement que cette région a subies au cours des temps.

Les méthodes mises en œuvre dans ce programme pour parvenir à une synthèse ont consisté à croiser la riche documentation archéologique avec les données environnementales. La collecte des données a été intégrée à une base de données géo-référencée. La réflexion a été conduite selon 3 axes :

    1/ la restitution du paysage d’origine ;
    2/ l’anthropisation du paysage ;
    3/ les formes d’occupation de l’espace.

B. Midant-Reynes

  • Participants
  • Résultats


  • Mosaïque de Barberini, crédit : Water, culture and power


    Crue du Nil, Lehnert & Landorck (Le Caire)